Dans la législation béninoise, le harcèlement sexuel est puni. Mais, si le phénomène est combattu rigoureusement en milieu scolaire et universitaire, le sujet reste encore tabou dans les milieux professionnels : 3 femmes sur 5 en sont victimes en milieu professionnel.

Par l’expression « harcèlement sexuel », l’OIT désigne un comportement d’ordre sexuel, qui est intempestif et insultant pour le destinataire. Pour qu’il y ait harcèlement sexuel, ces deux conditions doivent être réunies. 

Le harcèlement sexuel peut revêtir deux formes: premièrement comme une contrepartie, quand un avantage professionnel, augmentation salariale, promotion, voire maintien dans l’emploi est accordé, si en échange la victime accepte des relations sexuelles ou lorsque les conditions de travail sont hostiles ou la victime est l’objet d’intimidation ou d’humiliation. 

Les comportements associés au harcèlement sexuel sont: violence physique, attouchements, proximité inutile, mais aussi réflexions et questions sur l’apparence, le mode de vie, l’orientation sexuelle, appels téléphoniques inconvenants sans oublier les sifflements et gestes suggestifs.

Victimes?

Les femmes les plus exposées sont jeunes, financièrement dépendantes, célibataires. Elles sont dans une position d’infériorité hiérarchique, ou en période d’essai, ou encore en stage académique ou professionnel ; et il est difficile, voire pénible, pour elles de s’en plaindre… Le contexte économique morose, où il est de plus en plus difficile pour la femme de trouver un emploi, y joue aussi un rôle déterminant. 

Pourquoi lutter?

Il est important de combattre et d’empêcher le harcèlement sexuel car il a un coût. En ce qui concerne les victimes, on constate des souffrances psychologiques, notamment humiliation, moindre motivation, perte de l’estime de soi; changement de comportement, notamment isolement, détérioration des relations; maladies physiques et mentales liées au stress. Les victimes renoncent aux perspectives de carrière, quittent leur emploi et parfois peuvent arrêter définitivement leur carrière professionnelle. 

Il a également un coût pour les employeurs : diminution de la productivité de l’entreprise car manque de discernement, travail d’équipe compromis, démotivation, absentéisme. Un milieu de travail où manquent la confiance et l’esprit d’équipe empêche l’entreprise de progresser et d’innover. 

Que dit la législation béninoise?

Même si le sujet reste tabou, il existe des dispositions légales qui répriment le phénomène, notamment la loi n°2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin et la loi n°2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes. 

Si cela vous arrive, parlez-en à votre supérieur hiérarchique (si ce n’est pas lui le harceleur), à vos collègues et à des personnes tierces et portez plainte.

Ne laissez pas vous faire croire que livrer votre corps est une voie normale pour accéder à une promotion.

Debbo Umma

 Vous devez porter plainte auprès de la  police ou des inspecteurs du travail. Il est important d’enregistrer les propos, à l’insu de la personne, d’utiliser le témoignage des collègues qui constateront les faits, d’utiliser les pièces à conviction (sms, WhatsApp, photos, etc..). N’oubliez pas, la loi vous protège !!

6 pensées sur “Harcèlement sexuel au travail (Bénin): que retenir?”

  1. Un fait réel que vous avez pris le courage de dévoiler, seul Allah pour vous aider a aller plus dans ce combats et nos prières aussi ne vous manqueront, on publiera cette informé jusqu’au fond.

  2. Formidable votre point de vue sur le sujet. Ensemble, luttons contre ce mal qui dégrade beaucoup de foyers.

  3. Sujet de plus en plus en vogue ces dernières années. La lutte contre le harcèlement sexuel doit devenir un combat de tous. On s’indigne de voir certains pointer du doigt les victimes pourtant elles peuvent être nos soeurs, nos camarades, nos amies.
    Disons NON aux harcèlements dans tous les domaines et sous toutes ses formes.
    Merci pour le texte.

  4. Un poste très édifiant. L’actualité est la même sous nos tropiques. Que faire ? Nous devrons nous éduquer d’abord, avant d’éduquer nos semblables. Pour y arriver, il faut des ateliers où chacun pourra donner son grain de sel. Les jeunes doivent être à la première ligne pour que, demain, quand, ils seront des personnes de 3ème âges, qu’ils puissent éduquer les plus jeunes.
    Le combat sera rude, il doit être africain pour éviter les chocs culturels.
    Merci énormément pour ce texte.

    1. Post captivant et très édifiant pour son lectorat qui allègue un fais majeur qui gangrène notre société , mais dont tout le monde détourne le regard dès qu’il mentionné . Pourtant nous sommes tous concernés car cela pourrait être un membre de la Famille , une amie… Un enseignement des valeurs éthiques et morales devraient être pratiqué régulièrement dans nos institutions.
      Doit-on attendre qu’un proche en soit victime avant d’en faire une lutte ??
      Merci pour ce texte

  5. A la lecture de votre post l’on ne peut que vous encouragez par tous moyens possibles. Aujourd’hui c’est les autres, peut être demain sa pourrait être un de vos proches, le combat il est commun et débute dans chaque foyer, dans chaque institution en passant par les lieux de rassemblement professionnel et autres .
    JE DIS STOP A L’ HARCÈLEMENT SOUS TOUTES SES FORMES.
    CAO

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