

J’ai rencontré en ce début de mois une personne pleine de vie, engagée pour l’épanouissement des filles et déterminée à conquérir le monde. En l’écoutant, je pouvais sentir la passion qu’elle a pour son activité malgré les difficultés. Cette personne, c’est Célia CHABI. A travers cet article, Debbo Umma vous propose d’aller à la découverte de son entreprise Kiel Bien-Etre.
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Célia CHABI, directrice de Kiel Bien-Être une entreprise qui fait la valorisation et la transformation du baobab tout en contribuant à l’amélioration de l’état de santé nutritionnelle des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et à l’autonomisation de la femme rurale.
Comment est né Kiel bien-être ?

Chaque fois que j’allais au village, j’étais fascinée par la taille des baobabs. Parallèlement, j’avais remarqué que les produits issus du baobab n’étaient pas réellement valorisés. Après quelques recherches, j’ai alors découvert les bienfaits insoupçonnés du baobab et ses vertus dans la nutrition. Etant préoccupée par le problème de malnutrition qui sévit dans mon pays le Bénin, j’ai alors décidé de valoriser cet arbre légendaire en le faisant découvrir sous plusieurs formes.
Pourquoi as-tu décidé d’entreprendre en tant que femme?
Je me suis lancée dans l’entrepreneuriat social dès mon jeune âge. Dans ma communauté, il est très mal vu pour une femme d’être entrepreneure. Etant une personne qui aime les défis et voulant contribuer au changement de mentalité, j’ai choisi de servir d’exemple à toutes ces femmes qui doutent de leur capacité, qui ont peur de se lancer à cause de la religion (surtout) et des préjugés. Il était donc important de leur montrer que l’on peut entreprendre en tant que femme tout en gardant ses valeurs et sa dignité.
Quelles sont les difficultés auxquelles l’entreprise fait face?

Notre principale difficulté est la réticence de la population par rapport aux produits. La plupart des gens ont du mal à essayer les nouveaux produits voire les adopter. Néanmoins, nous essayons à travers les séances de dégustation de les mettre en confiance. L’autre difficulté c’est le manque d’accompagnement et d’appui technique de la part des structures étatique. En tant que structure agroalimentaire, nous ne percevons pas encore réellement des actions de l’état dans le sens de la valorisation des entreprises sociales agroalimentaires. Nous avons des besoins en matériels de production afin d’accroître notre production et de mieux servir ceux qui nous font déjà confiance
En tant que femme entrepreneure, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Pour certains hommes, être femme entrepreneur veut dire proies faciles. C’est donc un problème que nous apprenons à gérer avec tact afin de nous imposer. Mis à part ce point, il y a les préjugés, surtout lorsqu’on bouge beaucoup. Les critiques sont monnaies courantes. Je dirai que tout cela forge et vous rend encore plus forte. La persévérance, l’envie de réussir, travailler plus dur, voilà ce que je fais pour y faire face.
Dans le volet social, quelles activités avez-vous déjà menées ?

Je travaille avec plusieurs jeunes filles et femmes victimes de violences (sexuelle, psychologique, morale, économique, physique,…). J’accompagne également les jeunes filles et garçons traversant des moments difficiles à sortir de leur dépression. J’ai un réseau de jeunes filles vierges que je motive en leur offrant des formations gratuites dans plusieurs domaines, des suivis pour qu’elles puissent garder cette valeur. Des sensibilisations à l’endroit des femmes rurales sur l’hygiène et la bonne alimentation; des formations à leur endroit pour leur autonomisation.

Quels conseils avez-vous pour les femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Je dirai que ce n’est pas facile mais il ne faut pas voir la difficulté en premier lieu. La persévérance, la patience, la confiance en soi, voilà de quoi il faut s’armer pour réussir. L’entrepreneuriat est un challenge et votre but est d’en sortir vainqueur.
Pour celles qui sont mariées, j’ajouterai: impliquez vos époux, faites les adhérer à votre vision et tout ira bien.
Les critiques, préjugés, ça ne manquera jamais mais n’oubliez pas que votre but est de réussir. Comme le disait Peter Drucker, « l’entrepreneuriat consiste à prendre des risques », mais cela vous permet d’être financièrement indépendante et libre.
Un mot pour finir ?

Je voudrais d’abord remercier « Debbo Umma » pour l’opportunité que vous m’avez offerte. Les femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat armez-vous de courage, malgré les difficultés ce n’est pas impossible. J’invite les uns et les autres à adopter nos produits. Ils ne seront pas déçus. Sans vous, nous ne vivons pas. Kiel bien-être, Osons le naturel!
Une pensée sur “Célia CHABI, la femme pour qui le baobab n’a plus de secret.”